1. Retour vers la Comté

Le soleil n'est pas encore levé mais les oiseaux célèbrent déjà son retour. Des odeurs de café et de brioche remontent depuis le rez-de-chaussée mais le Coq Penché est encore silencieux.

Levée dès l'aube, je descends doucement les marches de l'étage, attirée par les bonnes odeurs.

Bardas à la main, et épée (dans le fourreau) sur l'épaule, je descends les marches en faisant gaffe de ne pas me payer le plafond avant de me mettre autour de la table. Je remarque Ysériel en lui tapant sur l'épaule.

"Alors ? On a retrouvé le moral ?"

Je sursaute au contact physique mais ne relève pas.

- Je vois que vous n'avez pas perdu le vôtre.

- Ah... Ah...

Je marque une pause après ce faux rire et ajoute; les yeux dans les yeux.

- Je tiens à m'excuser pour la méprise d'hier.

Je hoche la tête, signifiant ainsi que je prends note. Puis je change de sujet de conversation.

- J'ai réfléchi à la manière d'accomplir notre mission mais il nous manque beaucoup d'informations. Mais on verra ça tous ensemble, peut-être qu'en réunissant nos connaissances nous pourrons éviter de déranger Dame Vanimeldë.

- Nombreux sont les pas que l'ont peut faire dans la comté, même pour les grandes jambes, dis-je en souriant à demi.

(Vous pouvez continuer à discuter tant que les deux autres ne sont pas descendus. Ou faire tout autre chose bien sûr !)

Je réponds d'un air distrait.

- Nombreuses sont les auberges de la comté.

Je descend finalement, finissant de tresser ma barbe, ma gibecière au coté et mes affaires rassemblées. D'un pas préssé, je rejoins mes compagnon de fortune et commande un copieux petit déjeuné au tavernier.

-Bonjour à vous! Excusez mon sommeil tardif mais je dois avouer que les lits des semi hommes sont incroyablement confortable. On dira ce qu'on voudra sur leur peuple mais au moins, ils savent vivre!

Je souris aux paroles du Nain, songeant qu'il devait bien être le seul à avoir pu expérimenter le confort des lits hobbits mais ne réponds pas pour autant.

Ysengrin arrive peu de temps après Hawg mais il arrive de dehors. Le Shirriffe est a priori le plus matinal de tous. Les joues rosies par la fraicheur, il s'installe à votre table après vous avoir salué.
Une tasse de café chaud devant lui, il tente de paraître serein mais son regard est lourd d'inquiétude.

Je me tourne vers le Sheriffe.

- Vous avez l'air soucieux ; que se passe-t-il ?

Il lève la tête et sourit tristement.

- Tous ces évènements n'augurent rien de bon et je crains pour notre peuple. Il est vaillant mais il ne pourra rien si les troupes d'Angmar arrivent jusqu'ici.

Il chasse de la main cette idée sombre et avale le fond de sa tasse.

- Je vous accompagnerai une partie du chemin. Ma femme doit s'inquiéter de ne pas me voir rentrer.

Je hoche la tête.

- Nous ferons tout pour empêcher que ces créatures - je refuse à appeler "homme" ce qui n'en a pas le cœur - ne viennent jusqu'ici.

Il ne répond pas mais esquisse encore un sourire triste et las.

A l'extérieur, la lumière du jour commence à éclaircir le village mais le ciel reste bas et chargé, laissant présumer d'averses dans la journée.

- Que fait Esendil ? Ce n'est pas son genre de rester au lit ! lance Ysengrin pour changer de sujet. S'il vous faut retrouver ce nain, il ne faut pas trop tarder.

Il secoue la tête.

- Non, aucune idée. Mais d'après Dame Vanimeldë, il vient des Montagnes Bleues. Mais ce Droctulf le bienheureux rentre au bercail depuis Fornost, il passera ou est passé par la Comté. Les autres routes plus au nord sont bien trop dangereuses.

Finissant d'avaler mon petit déjeuner, je bourre ma pipe en écoutant le shirrif répondre.

-"La compté" ca laisse un espace assez large à ratisser. Surtout si cette personne est en route. Quelle sont les routes principales qui traverse la compté et permettent de rejoindre les montagnes bleues?

Ysengrin regarde le nain avec un large sourire mais, se rendant compte que Hawg est sérieux, rigole joyeusement, contrastant avec son attitude d'il y a quelques minutes.
Il flanque une tape amicale sur l'épaule du nain et répond :
- Hé bien, vous avez de la chance ! Par peur des ampoules aux mains, nous autres hobbits n'avons construit qu'une route principale ! Cette route traverse la Comté d'est en ouest et je crois même savoir que c'est la même que vous avez vous même emprunté il y a peu !

Il s'essuit une larme de la main et renchérit. :
- Ha ha ! Le peuple nain a bien du mal à se répérer quand il n'est pas profondément enfoui sous terre !

Répondant à l'excès de joie du Shériffe, je souris. De fait, s'il n'y a qu'une route ce ne sera pas si difficile...