3. Au Coq Penché

Je reviens, le visage grave.

- L'état de la dame ne permet pas de mettre mon clan à exécution. Il va donc falloir nous battre.

Je rononce avec la seconde phrase avec un petit sourire comme si, soulagé d'avoir tenté toutes les autres solutions, on allait enfin pouvoir s'amuser un peu. Déjà, je suis en train de monter mon arc.

Tu constates que tous les hobbits sont partis, laissant la grande salle à disposition.
(Quand je dis grande, elle vous permet d'être debout sans vous cogner !)

Dehors, le brouhaha a aussi disparu, laissant entendre une discussion. A travers les fenêtes, vous distinguez les hommes d'Angmar dont le chef qui parle avec quelques hobbits et le shirriffe.

"Si ca peut te rassurer, je pense pas que ton plan "génial" aurait marché"

Mon épée en main, je fais craquer les os de mon cou avant de continuer en plaçant les tables un peu comme une barricade devant la porte

"Ysériel, faudrait que tu nous débarrasse des archers en priorité"

Dégainant ma masse je hoche la tête.

-Si tu avais pris la peine de me poser la question avant de filer j'aurais pu te le dire....

Je soupire en faisant un ou deux moulinet pour jauger de la place dont je dispose ici pour manier mon arme. Puis je balaye la pièce du regard afin de repérer ce qui pourrait être utile pour monter un défense ainsi que ce qui pourrait représenter les faiblesses du batiment.

Pendant que Hawg observe, je bouche les fenêtres avec les tables que Drean me laisse, me laissant juste un fin intertice me permettant de viser et tirer.

- Il faudrait voir s'il n'y a pas d'ouverture derrière !

Alors que vous préparez votre défense en barricadant fenêtres et portes, le Shirriffe entre dans l'auberge et referme la porte derrière lui, le visage fermé.

Une voix retentit à l'extérieur, forte et posée, pleine d'autorité. En jetant un oeil, vous voyez l'homme à la capuche : de haute taille et large d'épaules, au port arrogant. Vous distinguez maintenant qu'il porte une côte de mailles (ce qui est finalement assez rare), un baudrier de cuir incrusté de gemmes semi-précieuses (d'après Hawg) où une épée et une dague sont suspendues. Par dessus, son manteau de lin sombre lui recouvre les épaules et la tête. Il porte également un surcot où sont représentées ses armoiries : trois étoiles sommant une montagne couronnée de neige.
Sous sa capuche, des cheveux gris dépassent légèrement. S'il dissimule son visage, cela n'empêche pas, cependant, d'y apercevoir de multiples cicatrices qui balafrent ses traits nobles. Il est visiblement défiguré : il lui manque l'extrémité du nez et ses lèvres, déchiquetées lui donnent un bec de lièvre qui lui découvrent les dents.

Il vous file la chair de poule et un sentiment de malaise vous envahit encore plus lorsque vous l'écoutez.

- Qui que vous soyez, laissez-nous entrer. Je suis le Prince Belegorn de la maison de Celos et je viens récupérer Dame Vanimeldë !

Je me rappelle, lors d'un repas lointain, dans une auberge lointaine... Les feux des chandelles, les bonnes odeurs de viande et une robe trop courte. Je me rappelle son regard, et la voix des autres. Je me rappelle apprendre que le Prince Belegorn, fidèle de la Reine Firiel a été tué dans un accrochage sanglant au nord-est de Fornost. C'était il y a longtemps. Depuis, je n'ai jamais appris qu'il était en fait vivant.

Je retiens un juron et précise aux autres dans un souffle :

- Cet homme est sensé être mort ! Cela est sorcellerie !

- Au nom du Roi, ouvrez ! En signe de gratitude pour avoir sauvé Dame Vanimeldë, voici 20 pièces d'argent de la Couronne.

Son ton, impérieux,vous laisserait presque convaincre. Son charisme et son éloquence sont redoutables et quelques hobbits, déjà, commencent à s'approcher un peu plus.

Je marmonne entre mes dents :

- Regardez son vieux habit ! Je suis sûr que c'est celui qu'il avait quand il l"ont fait prisonnier et torturé. Il nous ment, c'est évident !

Je jette un coup d'œil aux hommes qui l'accompagnent, en particulier pour vérifier leurs tenues.

Les hommes qui l'accompagnent sont des gaillards sinistres, les traits marqués par les intempéries, sillonés de rides et de cicatrices. Ils sont vêtus de pourpoints cloutés, de braies de peaux et de manteaux sales faits en peau de mouton ou de loup. Aucun ne porte d'armoirie.
Ils sont armés bien évidemment. Certains ont une épée et une targe, d'autres une hache d'armes.

Une autre voix, celle d'Ensedil, rententit derrière Belegorn. Ce dernier se retourne et toise le rôdeur qui a encoché une flèche à son arc.

primapater a écrit:

-"Il nous faudra un peu plus que cela pour coopérer. Voyez-vous, nombre d'hommes d'Angmar ont causé des troubles dans la région récemment, et leur tenues sombres n'étaient pas si différentes des vôtres. De plus, il semblerait qu'ils aient déjà tenté de s'emparer de cette dame."

Belegorn et ses hommes, bien que tenus en joue, ne semblent pas impressionnés. C'est même sur un ton méprisant que le Prince répond, levant sa main, les doigts écartés.
- Ceci est l'anneau sigillaire qui atteste de mon rang. J'ai donc toute autorité ici. A moins que le Roi ne soit dans les parages. Est-ce le cas ?

Il part d'un rire mauvais mais s'arrête aussi brusquement.

- Pourquoi vouloir faire couler le sang quand nous pouvons nous entendre ? De plus, j'ai encore des hommes tout autour et dans le village.

J'hésite visiblement à dégainer ma hache alors que j'ai déja assurer mes appuies en position de combat. La situation est, pour le moins, malsaine. Ramener les morts, quelle magie horrible et dégradante.
De plus, la situation ne tourne guère a notre avantage et ce malgré l'arrivée d'Esendil qui semble croire qu'il peut tenir a distance toute cette troupe avec son seul arc.

Finalement je me résoud à lancer d'une voix forte :

-Déposez donc les armes si vous êtes de bonne foi!

Rien ne laisse croire qu'il soit mort : sa poitrine bouge lorsqu'il respire et sa peau, bien que pâle, est teintée de rose.

- Vous ne m'avez pas compris. J'ai autorité ici et nous ne partirons pas sans avoir récupéré Dame Vanimeldë. Amenez-nous la et nous repartirons aussitôt.
Sa voix se fait plus aigüe et la colère monte doucement.

- Prince, dis-je alors d'une voix forte. Vous avez bien la tenue des hommes de Celos, mais pas vos hommes. De plus, votre tenue semble aussi vieille que la nouvelle de votre mort. Vos cicatrices prouvent que vous avez été retenu et torturé. Ce qui transforme un elfe en orque est capable de changer aussi le cœur d'un Dunedain. Par respect pour ce que vous fûtes autrefois, nous vous laissons une chance de partir d'ici saufs. Sinon, nous vous tuerons jusqu'au dernier. Car nous défendons les valeurs que vous défendîtes autrefois.

(Je vais laisser les autres intervenir au moins une fois avant de poursuivre. )

Je serre les dents en refermant mes doigts sur le manche de ma hache sans pour autant oser la dégainer pour le moment. J'aimerais trouver quelque chose à répondre mais là je suis totalement perdu. Entre l'éventuel zombi qui n'en est peut être pas un et le rodeur que je n'apprécie pas outre mesure, je ne sais plus à quel valar me vouer. Je me contente donc de grogner à voix basse.

-Par Aulë, qu'on en finisse avec cette histoire...

Esendil répond au chef de la troupe sur le même ton.

-"Votre identité ne va pas de pair avec votre légitimité ! Au delà de vos mises sombres, le mal que je sens en vous m'interdit de vous porter le moindre crédit. Mais vous avez raison sur un point, cependant. Il n'est pas nécessaire de faire couler le sang céans. Partez avant de déclencher une bataille qui finira par mettre les hommes du Roi, les vrais, sur vos traces et à vos trousses."

Un noble d'Arthédain, dans la région alors qu'on dit que la région grouille d'homme d'Angmar ? Ca pue sans aucun doute. Je note cependant que le maigrichon est bien au courant sur la noblesse de la région malgré son statut de rodeur. Mais cela peut attendre. J'avais passé les minutes dernières minutes à bricoler pour tenir un siège. Une barricade quelques peu solide. Une marmite de bouillon chauffé au maximum pour bruler au 3eme degré ceux qui n'y prendrai pas garde, les différents couteaux et hachoir du cuisinier étalé sur le comptoir, prêts à être empoignée et lancés sur celui qui voudrait entrer de force. Mais une fois que mes préparations furent terminée, je voyais que la situation n'était toujours pas réglée alors j'ai décidé de prendre la parole.

"Hey Machin ... euh Blemegron ou Belegorn, enfin peu importe, si tu es bien le noble que tu dis être, t'as qu'à nous expliquer quelques petit truc. Déjà pourquoi on devrait croire un mec qui, comme par magie, réapparait avec des potes louches en surnombre alors qu'aux dernières nouvelles les mecs en surnombre c'est les enfoiré d'Angmar. Comment ca se fait que t'as échappé à Angmar avec tout ton arsenal et tes bijoux ? Comment tu as su que la princesse Ven... la princesse était là ?"

La voix de Dreanyth, déjà bien forte, porta bien loin

(Juste pour vous dire que demain, ça va chier ! )

Pour ceux qui regardent Belegorn, vous apercevez un rictus de haine déformé par ses mutilations. Les poings serrés, il fait un signe de tête à un de ses hommes qui se met à courir dans la rue.

- Puisque c'est ainsi ! Tuez tout ceux qui résistent. Dame Vanimeldë y compris.

Aussitôt, les hommes s'approchent de l'auberge et notamment de la porte.

Esendil lâche un grognement et tire la flèche avec lequel il tenait le prince en joue dans sa direction, essayant de toucher la partie supérieure de son corps.

Je fais craquer ma nuque, calmement, à droite puis à gauche avant de finalement changer d'avis sur l'arme que j'utiliserais et donc de dégainer ma masse. Mon visage s'est éclairé de sérénité, tout est finalement clair. Le type en face est bien un salaud, nous sommes bien du bon coté des évènements, nous pouvons donc passer directement au bottage de cul.

Je tire la flèche qui visait, depuis un bon moment déjà, le prince.

"Hehe vous avez vu comment j'ai explosé son masque grace à ma suprême intelligence ?" Dis je en rigolant

Je récupère la marmite avec de quoi me protéger les mains et me prépare à lancer la sauce sur le premier qui tente d'entrer.

"Allez les lopettes ! Qui a demandé du ragout bien chaud !"