1. Retour vers la Comté

Je tire sur ma pipe d un air renfrogné sans commenter ce que vient de dire le hobbit, visiblement passablement vexé par sa moquerie.

-Humpf...Bien, je suppose qu'il ne nous reste donc qu'a acheter des provisions et nous mettre en route.

Le Shirriffe, qui n'a visiblement pas remarqué la contrariété du nain, lève les yeux vers l'étage et finit par se lever.

- Bon, Esendil est peut-être déjà parti. Si vous voulez garder une chance de retrouver Droctulf, il vaut mieux partir de suite. Notre ami connaît la région, il vous retrouvera en chemin.

Je soulève mon packtage.

"Je suis près à partir personnellement"

Nettoyant puis rangeant ma pipe, je me lève à mon tour.

-Hé bien en route dans ce cas.

Me levant et saisissant ma besace, je me révèle ainsi prêt à partir.

Avant que vous quittiez l'auberge, vos hôtes viennent vous apporter "quelques" provisions qui remplissent lourdement vos besaces.
Ils vous souhaitent une bonne route et espèrent vous revoir un de ces jours.

Dehors, les hobbits ont repris leurs activités et seuls 3 curieux assistent, sans aucune discrétion, à votre départ.

Un dernier regard vers le Coq Penché et vous apercevez une frêle silhouette à une fenêtre de l'étage qui vous regarde partir.

Menés par le Shirriffe, vous quittez la Carrière et reprenez la direction du Brandevin. La pluie commence à tomber alors que vous voyez le fleuve se dessiner au loin. La route devient vite boueuse, aussi, vous passez par les côtés où les hautes herbes mouillent vos chausses.

Deux heures plus tard, dans un silence lourd, vous arrivez au pont des Arbalètes.
Après l'avoir traversé, Ysengrin lève les yeux vers vous.

- Hé bien. Me voilà près de chez moi, contrairement àvous. Je dois continuer ma tâche et veiller à la sécurité des mes braves hobbits. Comme nos routes se séparent ici, je vous souhaite à tous bonne chance. N'hésitez pas à revenir dans le coin, nous serons tous heureux de vous compter à nouveau parmi nous.

Il porte plus longtemps son regard sur Ysériel.
- Je n'oublierai pas votre agréable compagnie ni votre courage.

Rougissant légèrement, je m'incline respectueusement.

- Je ne vous oublierai pas non plus.

Les mots sont sobres mais en disent long, tout comme mon regard.

Arrivant d'un peu plus loin sur la route, Esendil salue son vieil ami et ses nouveaux compagnons de route.

-"Almareä Aurë, mes amis ! C'est un beau jour pour partir en voyage."

Puis, il sort de sa robe une bourse et la tend au Shirriffe.

-"Quelques herbes cueillies du matin et préparées ! Elles devraient finir de remettre la dame sur pied."

Il sert ensuite chaleureusement la main du hobbit et lui fait ses adieux, promettant, dans un rire, de revenir pour la prochaine récolte d'herbe à pipe.

Après ces adieux, vous reprenez votre route vers l'Ouest de la Comté sous un ciel maussade. Heureusement, vous pouvez profiter d'une petite accalmie pour déguster et entamer vos réserves de nourriture.
Le ventre plein, vous cheminez en direction de Hobbitebourg, premier village du quartier de l'Ouest de la Comté. Si vous ne trainez pas, vous devriez y arriver à la tombée de la nuit.

Vous croisez peu de monde, les petites-gens étant affairées dans les champs.

(Vous pouvez discuter entre vous. Indiquez moi aussi si vous souhaitez faire quelque chose de particulier sur le chemin.)

Durant une grande partie du chemin, je joue de la flûte, des airs le plus souvent mélancoliques, parfois gais quand une pensée joyeuse me vient à l'esprit.

Esendil part souvent devant ou reste avec Ysériel, appréciant, semble t'il sa musique. Il l'incite également à chanter mais se voit opposer un refus catégorique accompagné de joues rosissantes.

Derrière, Dreanyth et Hawg cheminent ensemble, partageant rires et blagues dans une humeur virile.

Malgré les quelques airs gais, le soleil ne perce pas les nuages et c'est sous un ciel lourd et sombre que vous voyagez toute la journée. Tout en suivant le fleuve, le paysage change, remplacé par de petites collines verdoyantes. Sur les versants, des vergers qui devraient bientôt bourgeonner ainsi que quelques ruminants qui broutent paisiblement ajoutent une touche bucolique.

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Le soir est tombé et sous votre regard las, des lumières commencent à se montrer deçi delà et bientôt, c'est le village de Hobbitebourg qui apparaît, sous une brume légère, miroitant telles des lucioles au dessus d'un lac.
Vous ne croisez pas grand monde dans les rues mais derrière les fenêtres rondes des habitations, vous apercevez du mouvement : des femmes préparant le repas, des enfants jouant sous les rires des parents ou même un baiser fugace. Bref, la vie paisible des petites-gens !

Vos pas ou plutôt ceux d'Esendil, vous mènent directement à l'Auberge du Champignon rouge. Creusé dans le flanc d'une colline plus haute que les autres et qui ressemble à un gros champignon, l'ouverture du smial est particulièrement grande et vous permet d'entrer sans avoir à courber l'échine. Au dessus de la porte, une enseigne peinte en rouge vous avertit que certaines chambres sont adaptées aux grandes gens.

Lorsque vous pénétrez, la chaleur vous réconforte immédiatement et ce n'est pas les regards de la dizaine de voyageurs qui vous privent de ce moment plaisant.
La perspective de s'assoir à une des tables, près de la cheminée, avec des vêtements secs et un bon repas vous met presque en joie.
Aussitôt la porte refermée derrière vous, les discussions reprennent à mi-voix et le service des serveurs reprend tranquillement.

Derrière le comptoir, un hobbit d'un certain âge, pour ne pas dire d'un âge certain, fume la pipe tout en astiquant quelques chopes. Un plus jeune fait la plonge à ses côtés alors que derrière, une autre surveille le four à pain.

(Ca vous laisse sans voix ? Vous êtes intimidés ? )

[je répondrai ce soir de chez moi, quand je dois réfléchir un peu avant de poster je préfère le faire à tête reposée, pas pendant une mini pause ]

Traversant la salle jusqu'a une table vide, je m'y installe avant de lancer au tavernier sur un ton enjoué.

-Hola tavernier. Un repas et un tonnelet de bière pour des voyageurs fatigués!

Plus discret, par habitude, que le nain, je me pose face à la porte dans le coin le moins éclairé de la table. Jetant un regard prudent à l'assemblée, je me détends cependant bien vite et enlève ma capuche, dévoilant mon visage halé par la vie au grand air, aux traits délicats.

Le dos posé contre le dossier de ma chaise, je suis néanmoins loin d'être affalé et mes affaires - en particulier mon épée - restent sous ma vigilance constante et à portée de main.

Alors que le nain finit sa commande, j'ajoute :

- Et une carafe d'eau, je vous prie.

Entrant dans la taverne, j'affiche un visage au combien radieux et reposé. Après une journée de marche on ne peut rêver mieux. Attablé à la table, je regarde, Ysériel se planquer dans l'ombre ce qui ne manque pas de me faire rigoler de plus belle. Ce maigrichon avait vraiment un problème, mais je me demande quel genre de problème cela pouvait être pour flipper à se point. A l'annonce de Hawg je commente d'un :

"Mettez un repas et une bonne chopine de bière"

C'est alors que Ysériel demande une carafe de flotte ce qui relance mon rire.

"Sans rire maigrichon, tu as une sacré hygiène de vie. Tu sais qu'un peu d'alcool et vivre un peu à la lumière ca peut pas faire de mal"

je lance un regard sévère à Dreanyth.

- Certains sont morts pour un seul mot de trop, alors je me méfie de l'alcool qui fait trop parler.

-Allons allons, il n'y a pas de mal à prendre un peu d'alcool de temps en temps si l'on se contrôle. Tout est une histoire de contrôle.

Puis je me retourne vers Dreanyth

-Par contre je ne vois pas ce que vous voulez dire pour la lumière...

Un sourire bienveillant aux lèvres, comme légèrement amusé par la situation, Esendil se penche vers l'aubergiste et lui demande d'un voix plus posée :

-"Je pense que nous aurons également besoin de quatre couchages, dont trois de tailles moyennes. Je prendrais également un repas accompagné d'une cruche d'hydromel, s'il vous plait."

Puis il rejoint les autres à la table, et se tourne vers Ysériel.

-"Mourir pour un mot de trop, voilà une accroche qui éveille l'intérêt ! Y a-t-il une histoire derrière cette mise en garde ? J'aimerais l'entendre."

L'aubergiste ne semble guère prêter attention à vos propos, si ce n'est à votre commande. D'ailleurs, rapidement, vos boissons arrivent, apportées par le jeune hobbit sur un plateau bien chargé pour lui. Mais sans une seule éclaboussure, il vous sert d'un geste précis.
Sa soeur, probablement vu l'air de ressemblance, ajoute une volaille à la broche dans la cheminée.

Enfin, l'aubergiste s'approche et pose sur la table 4 clés dont le bout est peint en rouge d'un numéro. Vous aurez les chambres 12, 13, 14 et 15.
- Bonsoir Messires ! Je suis Péladon Croquefeuille et je vous souhaite la bienvenue chez nous. Voici les clés de vos chambres, vous y serez au chaud et convenablement couchés. Pour vous y rendre, vous prendrez les escaliers çi-là et c'est au 1er étage.
Je vous souhaite un agréable séjour. Ca vous fera 5 pièces de cuivre par personne pour la chambre, le repas et la boisson.

Comme il ne bouge pas, vous comprenez qu'il attend le paiement.

Autour de vous, trois hobbits discutent doucement dans un coin, deux autres mangent sans un mot près de la cheminée et à côté, à la grande table, 5 hommes, dont les assiettes sont vides, savourent en riant leur chopine.

Levant les yeux au ciel à la remarque d'Ysériel avant de poser les quelques piècettes sur la table pour payer ma chambre et mon repas :

"Un paquet de gens meurt pour un paquet de connerie, arrête donc de croire que tu as vu toute la misère du monde. Tu peux jouer les moines si tu veux, mais dire que l'alcool mène à la guerre ça aussi c'est une grosse connerie. C'est plutot le manque de modération, la bétise, l'ambition, la soif de pouvoir et bien sûr l'envie naturelle des gens de se foutre sur la gueule qui créent les guerre. Et puis, m'est avis que si tu buvais un peu ca te décoincerai un peu les fesses"

Je donne les pièces demandées en ce qui me concerne tout en répondant à Esendil :

- D'histoires, je n'en connais que d'inventées ; mais je n'ai pas le cœur ce soir à en conter.

Je reste impassible face aux propos de Dreanyth, comme si je ne l'entendais pas.

Faisant sauter la scellée du fut pour me servir ma première pinte, je regarde les deux humains se disputer en souriant. Trempant mes lèvres dans la délicieuse mousse, je savoure le gout malté et réconfortant après une journée de marche.

-Force est d'admettre que Dreanyth n'a pas totalement tort Sire Ysériel. La beuverie entre clan est une forme de célébration très rependue dans mon peuple. Ainsi au cours d'une soirée nous buvons et rigolons ensemble, cela nous permet de nous rappeler que nous sommes amis. Si par malheurs l'alcool réveil des tensions entre les clans, elle se règles généralement dans une bonne bagarre mano a mano après laquelle les différents adversaires se donnent l'accolade et boivent à nouveau ensemble, chacun ayant sauvegardé son honneur. Ca n'évite pas toutes les guerres, bien sur, mais ca montre au moins que l'alcool entre amis est rarement néfaste.