3. Les Hauts Reculés

Vous quittez donc l'auberge et prenez la route de l'ouest. A la barrière, le Shirriffe n'a pas encore pris son poste et personne n'est là pour vous voir vous diriger (avec entrain ?) vers les hautes collines appelées les Hauts Reculés.

Le début du voyage est une belle promenade : l’air printanier est un peu vif, mais le ciel est clair, et depuis le chemin qui baguenaude sur les flancs des collines, on peut apercevoir une très belle vue sur la Comté, ses petits bois, les rubans brillants de ses jolies rivières, ses prés, ses vergers et ses potagers bien ordonnés.
En comparaison, la forêt où vous vous enfoncez peu à peu paraît belle mais sauvage. Pas entretenue, elle est encombrée de broussailles folles, de troncs couchés, de grosses pierres envahies par les mousses et les lichens.
(C'est là que les deux hommes se sont enfuis)

A mesure que vous progressez et que la Comté disparaît aux tournants des collines et des bois, le ciel vire au gris sombre, et un vent froid se lève qui fait frissonner en longs murmures les arbres.

Peu après que le temps ait commencé à se refroidir, la Leurotte (la Leurotte n’est autre que le gros ru qui passe en contrebas de Granterrier et irrigue ses
lopins) se sépare de la route, remontant une vallée encaissée entre de hautes collines boisées, vers le sud.

Votre progression se fait maintenant plus malaisée, d’autant plus qu’une pluie froide mêlée de neige fondue commence à tomber.

Resserrant ma cape sur mes épaules, je continue d'avancer d'un pas rapide.

-Étrange temps...

- Là, un chemin...

Je quitte la route pour rejoindre le-dit chemin et examiner les traces que j'y vois.

-D'accord mais tâchons de faire vite.

Je suis Ysériel sur le chemin.

Le chemin est en fait un fin sentier quivagabonde dans les bois en longeant la Leurotte. Ce ruisseau et donc le sentier, s'enfonce dans une vallée encaissée (pas non plus un coupe-gorge, hein !).

L'air très concentré sur ce que je vois, j'explique :


- On dirait que les nains sont passés par là, mais aussi des hommes.

je suis le chemin en me pressant davantage.

-Alors en route.

Je presse le pas à mon tour.

A mesure que vous continuez votre chemin sur le sentier longeant la Leurotte, les bourrasques de neige fondue se font plus violentes, et le ciel devient aussi sombre qu’à la tombée de la nuit.
C’est alors que, au fond d’un méandre étranglé du vallon, obscurci par les arbres et par l’averse glaciale, vous découvrez un cadavre de nain, traversé par de nombreuses flèches orques.

Je me presse en voyant le cadavre.

-Par aulë!

Je l'examine sommairement ensuite sommairement avant de me relever, le visage encore assombris.

-Le fait que ses amis laissent ainsi sa dépouille derrière eux n'augure rien de bon. Il faut nous hater!

Je monte mon arc en trois mouvements précis et gracieux tout en continuant à avancer avec célérité.

Malgré l'obscurité, Ensendil, avec l'expérience, remarque çà et là, une demi-douzaine de cadavres éparpillés le long du sentier.
Deux autres sont des corps de Nain, trois sont des corps d’orques (dont un porte encore une hache naine fichée dans le crâne), et le dernier corps est celui d’un homme, qui ressemble fortement à l’un des deux aperçu à « La Champignonnière »...

Je m'approche rapidement du corps de l'homme afin de voir si il est mort de coups de haches ou de coups d'une immonde arme orc. Puis je récupère la hache naine.

-Si son propriétaire est encore en vie, il sera surement heureux de la retrouver.

Je regarde l'homme de la "Champignonnière" avec un certain dégout

"Cette enflure, je le reconnais"

Je regarde ses blessures pour savoir si c'est un orc ou un nain qui l'a buté

Un masque sombre de colère sourde passe sur le visage d'Esendil, à la découverte des cadavres et surtout de la nature de leur meurtrier.

Le vieux soigneur jovial semblant laisser la place à un combattant froid et prêt à tuer sans sourciller.

Son ton passerait presque pour sinistre lorsqu'il prend la parole.

-"Que des hommes d'Angmar arrivent jusqu'ici c'est une chose...Mais des orques ? C'est très inquiétant... Je commence à craindre pour la vie des personnes que nous cherchons. Hâtons le pas."

Finit-il, tout en encochant une flèche à son arc.

Hawg a du mal à récupérer la hache tant elle est fichée dans le crâne de l'orque.

Quant à l'homme, il n'a aucune flèche fichée dans le corps. Ses blessures ont été causés par une hache.

E regardant avec plus d'attention, vous remarquez que les corps sont trempés et froids, ce qui montre que l’embuscade doit remonter au moins à quelques heures. De même, mis à part la hache, leurs armes et leur équipement a été méthodiquement pillé.

Malgré l’eau qui ruisselle à cause de la pluie, il reste de nombreuses empreintes de pieds bottés ou de souliers cloutés qui ont retourné l’humus et les feuilles mortes. Les empreintes remontent toujours le sentier vers le haut de la vallée.

Esendil et Ysériel, l'arc en main, avisent les empreintes et arrivent à la même conclusion : la plupart de ces traces ont été laissées par des personnes en train de courir.

Mon épée sortie, je me lance suivre les traces en pressant le pas

Le visage impassible et le regard farouche, je suis Dreanyth.

Masse d'arme en mains, je me met à courir à mon tour.

Vous forcez l'allure mais la neige fondue se transforme en bourrasques de flocons lourds, et troncs et sous-bois commencent à blanchir par endroits. La visibilité devient vraiment mauvaise, et le vent coupant comme une bise de janvier…
Pourtant, le printemps était bel et bien là !

Quelle attitude (mis à part de vous presser) adoptez-vous ?

Avançant péniblement dans la boue qui s'est formée à cause de l'humidité et commence maintenant à geler; je combat mentalement les idées noir que cette atmosphère semble vouloir installer en moi. Comme par réflexe, un chant monte en moi et se laisse porter par voix presque chuchotante.

-Parmi les comptines
Et les belles histoires,
Je préfère de loin
Cette chanson à boire,
Une bol, une louche,
Une choppe, un godet,
Qu'importe le vase si t'es toujours bourré...

Les paroles de cet air de fête mes réchauffent quelque peu mais je m'arrête finalement après le premier couplet, tant le cœur n'y est pas. Je reporte alors mon attention sur ce qui nous entourent mais cela ne dure qu'un instant. L'influence du mal est omniprésente ici et une partie de moi me hurle encore que je doit garder mon esprit focalisé sur des choses positive pour ne pas me laisser atteindre. Je reprend donc la parole d'une voix forte et; au tant que faire se peu, joviale :

-Vous savez, chez moi, nous avons coutume, par des temps pareils, de préparer dans chaque famille des chaudrons entiers d'une épaisse bière noire aux épices. Je ne sais pas si vous pouvez imaginer, une bière au très fort gout de houblon, bien relevées d'épices douce-amères et servie chaude, presque brulante en fait mais surtout pas bouillante, avec des biscuits à l'anis. Ce sont toujours de grandes périodes de convivialité. Nous partageons cette boisson et ces biscuits en famille ou entre amis en nous racontant des histoires du passé ou quelques histoire drôles. Le tout au coin du feu et jusque tard dans la nuit.

Usant de mon baton de marche, j'essaie de maintenir un rythme soutenu et surtout de ne pas trop ralentir. Je souris aux remarques du nain avant de commenter

"Diantre moi qui croyait que les nains vivaient uniquement dans les caverne, et ne voyaient pas l'hiver. Chez moi,l'hiver est plus doux, il faut l'avouer. QUand je vivais encore dans le Libenin, mon père, mes frères et moi partions à la recherche de bête en hibernation pour le chasser et faire un ragout pour toute la famille. C'est sur que mes soeurs et ma mère avaient toujours une manière bien spéciale pour rendre le gout de la bête aussi bizarre mais c'était aussi l'une des quelques fois où nous avions de la viande pour tout le monde chez moi. La peau de bête partait vite au marché ce qui nous permettait de faire quelques économies pour tout l'hivers"

Je rit à la remarque de Dreanyth, mais le coeur n'y est qu'un moitié.

-Les nains vivent dans les cavernes, mais l'hiver ne nous épargne pas pour autant. Les montagnes ont un climat rude, vous savez? Et ceux qui sortent ont bien besoin de se réconforter après une journée à l'extérieur. De plus, de telles tradition resserrent les liens qui nous unissent. Comme, je suppose, le faisait votre ragout.