3. Les Hauts Reculés

Je le coupe :

- Ton père est encore en vie, donc ? Où est-il ? Et que s'est-il passé exactement ?

Il te regarde et comprend que vous êtes peut-être là pour eux.
- Oui, mon père et Flambard sont encore en vie. Les nains les ont emmené à la vieille tour. Sans eux, la grande armée d'orques et de grandes-gens les auraient massacré !
Moi j'étais parti chercher du petit bois pour qu'on puisse réchauffer le thé quand je les ai vu surgir. Je me suis caché dans les bois toute la nuit mais... j'avais un besoin pressant et c'est là qu'ils m'ont vu et qu'ils m'ont courru après !
Je ne sais pas comment on va faire pour continuer à exploiter la pierre de la vieille ferme si cette armée reste ici.

Une armée d'orques et d'humains ? Ici ? Et bien on peut dire que notre ami nain avait un peu sous estimé le besoin de soldat que pouvait demander Arthédain. Toutefois, à l'annonce de futur combat un sourire, un sourire presque excité s'afficha sur mon visage. Ca allait castagner sérieusement sous peu. Mais le nerf de la guerre étant le renseignement, nous devions avoir un maximum d'information sur les troupes ennemis. Heureusement, la personne qui pouvait nous renseigner était assez bavard.

"Dis moi, petit, tu pourrais nous dire, de manière approximative, le nombre d'orques et d'homme qui cherchent à attaquer la tour ?"

La peur se lit dans ses yeux quand le souvenir de cette nuit revient.
- Des centaines, pour le moins ! Je les ai vu tuer notre poney et voler notre casse-croûte et nos biscuits à thé.

Mais l'esprit très particulier des hobbits reprend vite le dessus.
- Du coup, je meurs de faim. Vous n'auriez pas quelque chose à manger ?

Je sors une pomme pour la donner au Hobbit

"Parmi les nains, y avait il un dénommé Droctulf ?"

Le hobbit hausse les épaules et souffle l'air de ses joues gonflées.
- Bah j'en sais rien Messire ! J'ai juste vu plusieurs nains. Ils étaient armés, c'est tout ce que je sais. Vous allez aider mon père et Flambard, hein ?

Je regarde les autres

"Je sais pas vous mais j'ai franchement envie de rendre visite aux nouveaux voisins du coin. Leur demander s'ils ont pas un peu de blé, si on peut leur rendre service ou juste se prendre une épée dans la tronche ..."

Je hoche la tête :

- En effet, mais il nous faudrait d'abord faire un repérage des lieux : repérer où ils sont et le terrain. S'ils sont vraiment une centaine on va avoir du mal à les prendre à revers... Mais s'ils sont moins ça peut se tenter, à condition de mettre tous les avantages de notre côté.

(Hum hum, le jeune hobbit a dit : "des centaines, pour le moins !", pas une centaine. )

(oui mais c'est un hobbit qui dit ça, alors Ysériel ne fait pas absolument confiance en ces dires :p)

Je hoche un sourcil aux dire de mes compagnons.

-Bien sur, menons une opérations à quatre pour démanteler l'armée qui nous attend là bas. Ainsi nous pourrons mourir en héros et ne pas porter notre message qui est, je vous le rappel, autrement plus important.

Ignorant leurs éventuelles réponses, je me tourne vers le hobbit :

-Ou ce trouve cette vieille tour? Est-ce un endroit sur?

(C'est vrai qu'Esendil est plus que discret ces derniers temps mais vous êtes bel et bien 4. )

Le hobbit lève son bras et vous désigne devant lui, à peu près de là où est venu.
- Il faut un peu remonter et ensuite on tombe sur la combe. La tour est juste de l'autre côté, sur les côteaux. C'est un long chemin pour ramener la pierre mais notre pauvre Etincelant faisait bien son travail.

En repensant à son poney, une vague de tristesse passe sur son visage.

(Désolé,. Promis, un jour, je me ferais à l'idée)

-Bien! dis je en rangeant mon arme dans mon dos, comme pour clore définitivement cette "pause".

-Nous savons où aller et nous savons même que ceux que nous cherchons nous y attendent. En route!

Je donne ma gourde au hobbit avant de ranger mon arme

"Dépêche toi d'aller à Granterrier et prévient les forces publiques de la présence de l'armée dans le coin"

Le hobbit fait les gros yeux et pâlit à cet ordre.
- Tout... tout seul ?

Il cherche du regard l'espoir chez Esendil, Ysériel ou Hawg.

Je hoche la tête.

Il se triture les cheveux, hésitant mais surtout, la trouille au ventre.
- Je... je vais rester avec vous alors.

Je fronce les sourcils.

- Voilà qui me parait bien dangereux.

Il se ratatine un peu mais semble déterminé. Toutefois, sa voix trahit toujours la peur.
- Je... je connais mieux les lieux que vous.

Je le prends brusquement par le col, le soulevant un peu - mais pas trop, le but n'étant pas de lui faire mal - et approche mon visage tout prêt du sien avec une expression féroce :

- Et si un de ces méchants orques te découvre, que feras-tu ? Tu appelleras ta mère ?

C'est un peu cruel comme manière de faire, mais je n'ai nulle envie qu'il nous suive.

Intimidé, il déglutit bruyamment.
- Mais si je reste avec vous, je ne risque rien, n'est-ce pas ?

( Vous ne voulez vraiment pas d'un hobbit dans les pattes ?)

Esendil pose sa main sur l'épaule d'Ysériel en signe d'apaisement.

-"Il est vrai qu'une personne connaissant les environs pourrait nous être d'une grande aide. Le jeune hobbit peut nous être utile. De plus, il s'agit de sa famille il regretterait surement un jour des les avoir abandonné."

Il regarde ensuite le semi-homme avec intensité.

-"Néanmoins, si vous nous accompagnez, comprenez qu'il vous faudra faire le plus grand silence et ne pas nous gêner. Comprenez aussi que si nous nous retrouvons en face de "centaines" d'orques...Nous avons beau savoir nous défendre, nous serions perdus...Nous aurons donc besoin de votre science des environs pour les éviter un maximum."

Je repose le hobbit doucement mais lance un regard plein de colère vers le dunedain :

- Tu le veux ? Très bien. Mais TU en es responsable, s'il lui arrive des ennuis TU devras t'en occuper. Pour ma part je ne prends aucune responsabilité par rapport à lui.

Le hobbit, content d'être lâché par Ysériel, part vite se réfugier derrière Esendil.
- Je serais aussi discret que le hibou en journée. Et je saurai vous conduire vers la tour.